Exuvie

Si nous abandonnons l’idée d’avoir été conçus, Hommes et Femmes, au début de l’humanité, nous pouvons peut-être imaginer un monde similaire à celui que propose Donna Haraway dans «A Cyborg Manifesto». Dans ce monde, l’Homme est devenu cyborg et par conséquent il est modulable. Toutes les notions que nous avons de ce qui est invariablement «naturel», s’effacent. Tout devient modifiable, remplaçable, interchangeable. Pour les luttes féministes, contre l’homophobie et de genre, cette idée porte beaucoup de réflexions progressives. Le serpent peut donc devenir dans ces discussions le symbole du genre neutre, ou des deux genres. Nous n’avons plus besoin d’attribuer de rôles à la naissance selon le genre que nous avons car nous n’avons plus aucune limite liée au «naturel». Pendant longtemps, la femme ne pouvait pas avoir un autre rôle que celui de femme au foyer car son rôle prédisposé dans le monde naturel était celui de la mêre nourricière et douce. Le serpent remet en question ces préjugés. Il s’adapte, évolue, et mue. L’être humain semble ne pas encore avoir compris que pour grandir, il faut parfois muer et changer ses vieux concepts désuets ancrés dans des traditions dépassées.

Cette série est une étude de forme entre le serpent, l’être humain et la limite qui se trouve entre les deux. J’ai cherché à trouver les qualités androgynes et fluides auprès des deux sujets, afin de créer une série qui compare ce que représentent leurs formes. Elle remet en question la signification de notre corps biologique, genré, et son rôle dans le monde qui nous entoure.